thérapie de la forêt

De bas en haut.
Les arbres comme des êtres parfaitement équilibrés.
Aux racines profondes pour ne pas trembler, se nourrir et prendre appui pour s'ériger. Aux cimes solaires pour surplomber les canopées, s'épanouir et déclencher la photosynthèse. Les arbres, dans leur croissance majestueusement verticalisée, communiquent entre eux selon des modalités horizontales secrètes : c'est ensemble qu'ils grandissent. Les arbres, comme les humains, portent en eux les schèmes d'une géométrie générique à la planète Terre, fonction de sa force gravitationnelle et de sa chimie atmosphérique. L'humus permet la matière ; l'espace permet la forme ; la co-existence entre les agents est la règle : l'énaction varélienne crée les éco-systèmes interdépendants. La "couronne de timidité" (aussi baptisée "fente de solidarité")—observée chez les arbres de certaines essences, des pousses-maîtresses jusqu'aux faîtes venteux, témoigne de leur respect mutuel, de leur "conscience" anatomique réciproque. Ces êtres respirent en eux-mêmes et collectivement. Leur vivant est connaissant des lois cardinales simples de la Création. Ils se tiennent "médians" entre ciel et terre, et au sein les uns des autres. Un motif croisé leur conférant un coeur de sève—entre l'assise du tronc et la naissance des branches. Leurs membres inférieurs leur permettent de se stabiliser jusqu'à la souche (une nécessité "yin") ; leurs membres supérieurs de s'expanser jusqu'aux feuilles (un appel "yang"). Dans leur incarnation, les arbres brûlent de désir... de lumière. Leur population se tient serrée, mais chacun revendique son droit à la divinité. La circulation des flux entre le haut et le bas, et entre les différents spécimens, les fait tenir comme "méditatifs"—dignes, souples et d'aplomb.
Comment ne pas se projeter en eux ? Eux dont la nature élective et fraternelle perdure, à l'échelle géologique, à travers les Ma. Comment ne pas les prendre énergétiquement dans nos bras pour partager avec eux le mystère des écoulements. Par mimétisme intégral, comment ne pas vivre avec eux la complétude de soi ? On plante ses pieds et on ouvre sa poitrine pour se sentir appartenir au cosmos sans perdre ses sensations. Son propre corps devient "source", autant que son esprit. On est parcouru de vagues de présence. On se rétablit vibratoirement dans nos fondements fluides, dans notre santé océanique. On a des "amis". Des mères, des pères, des soeurs, des frères. Des enfants, fragiles...
Ne pas couper, amputer, ni décapiter nos forêts ! Ces exemples de nature accomplie, d'émergence synchronisée, de géométrie sacrée... dans la substance magistralement internalisée. Un seul être, la forêt. Une forme spectrale élémentaire, la forêt. Une thérapie pour l'homme, la forêt.

Ak Mi, 25 oct. '20 - 6h26

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