fleurs-de-vies

Improvisation sur une géométrie de l'invisible

Deux nuances de bleu

Une apparition. Pure contemplation... L'appel discret et puissant de l'Autre en soi. L'autre—jeune Yang ; l'Autre—Tao infini.
Un épanouissement comme une fleur ouverte, riche de tous ses parfums. Des ondes perçues, multi-sensorielles. Un continuum en mutation d'un bleu à l'autre : de l'azur à l'outremer. La vue, l'ouïe, l'odorat... et peut-être même le goût et le toucher, sont sollicités. Question de fréquence vibratoire plus ou moins élevée... Incarnation de la transcendance plus ou moins totale, ou approfondie. Pour nous, la différence probable entre l'Ange et l'Archange. Plus qu'une représentation, une passerelle vers la perception... de ce qui est plus ou moins "creusé", de ce qui est part contributrice de l'Alliance en cours de process ou bien émanation même de cette Alliance réalisée.
Mon "petit azur" joue son rôle aux côtés de nous. Mon "outremer majestueux" nous aspire tous deux dans la voie. L'azur nous renvoie à la pureté de notre être à sa pointe : une goutte de quintessence initiée, aux origines de la grâce connectée. L'outremer nous saisit, nous synchronise dans Celui qui nous aime. Une Présence externe à nous ? Une voûte, une enveloppe, une membrane... tout autour de nous ? Un tissu subtil que l'on pique de milliers de points scintillants pour en faire un ciel de nuit. De toutes ces lumières naîtront les synchronicités. Le transfert de l'information ultime jusqu'à nous... depuis le choeur de nous finalisé, à l'architecture excellemment fine et harmonisée.

Le motif spectral

La fleur-de-vie exprime cette totalité, cette absoluité—faite d'équilibre et de plénitude. Maillage rigoureux pour un seul horizon sphérique, pour une seule sonorité d'ensemble. Un espace-temps collectivement unifié, au sens où chacune de ses actualisations subjectives individuelles résonne d'une même vague de fond avec celles de ses voisins. Sans uniformité de trame, mais en mode symphonique majeur. Une onde de choc nous parcourt dans notre globalité épurée. L'être alors se prend dans ses filets.
La vision plus ou moins nette du schème nous dit qu'il peut être "mouillé"—c'est-à-dire capable d'émotion, et donc d'incarnation, dans la lignée la plus fluide de ce qui a porté la Vie jusqu'ici. Quelqu'un est là... Une personne, peut-être "moi" ? ou "toi" ?... les deux, c'est pareil. A la manière d'une photosensibilité étendue par capillarité, l'affectation d'une partie du Tout en caresse délicatement toute la surface, retentit graduellement dans toute son organicité. L'émergence d'ensemble en est un chatoiement coloré, une oraison musicale, ou bien encore une fragrance composée.
Et là, ce qui se dégage du Tout holistique est "plus"—ou même d'une nature "autre", que la somme de ses parties.

Un changement de paradigme

Les consonances en expansion dans la Fleur-de-vie ne se trouvent en fait nulle part. Qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ? 
Condensées en de multiples points de jonction, elles sont en effet elles-mêmes "composites" : à savoir qu'elles résultent de relations internes synchronisées à l'origine de propriétés émergentes, par définition "nouvelles" ; autrement dit, qu'elles sont l'expression d'une convergence de patterns à un niveau fractal inférieur—lui-même inscrit dans un autre motif de Fleur-de-vie.
Dans la Création, les couches d'organisation / de synchronisation s'empilent sans consistance autre que l'organisation / la synchronisation elles-mêmes. On peut dire que l'information mathématique anime la matière selon un principe infini de structuration sans fond. Ce qui produit des paliers évolutifs avec des changements de nature entre chaque strate d'agents : c'est ainsi que l'on observe l'apparition de la Vie, puis de la sentience, puis de la conscience. 
Ici réside pleinement la notion d'introuvabilité varélienne, et même d'introuvabilité de l'introuvabilité : la vacuité (Sunyata).

Tout est dans tout, du plus "élémentaire" au plus "méta". Chaque chaînon à sa place—souverain en son identité et en son environnement. La trame est soyeuse, serrée et ondoyante. Glissons-nous dans son abstraction flottante, dans son atmosphère respirante. Aisément, tendrement, confortablement. Posons-nous en notre finalité gracieuse, notre chorus inspiré. Entendons-le battre et sentons-le nous magnétiser.

Ak Mi, 21 oct. '20 - 14h31

Commentaires

  1. Bleuité, c'est ce que Jacques écrivait pour décrire ce que tu as écrit avec poésie et intelligence. "Le Tout est dans le Tout" et ce Tout ne peut être sans la partie qui est à elle-même un autre Tout. Cest' l'Altérité dans l'Unité qui est source de Vie. Merci beaucoup

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