quand on abuse de "la création"...

... c'est qu'on est pressé d'en finir : que les points culminants nous droguent et qu'à force d'y revenir, plus rien n'est satisfaisant. Pressé d'en finir avec le chaos de ce qui jamais n'émerge assez, avec la vie dans ce qu'elle a de plus morne et de plus rugueux. Mais quand on abuse d'un effet de pic, de gouffre ou de vertige, souvent c'est nous-même que l'on abuse. On devient "surnaturel"... au sens où l'on se déplace hors du gîte légitime, hors de la niche structurelle. On souhaite éterniser l'instant : au plus vite le faire revenir et l'étirer jusqu'à n'en plus pouvoir. C'est la définition de l'addiction. Le versant désagréable, angoissant ou morbide bien vite se fait sentir : il est mal-être, sentiment de flottement, d'inertie, de vide ou de désagrégation. Quelque chose de trop arqué soudain se relâche jusqu'à pourrir et se décomposer. Après l'éclat, on vit "mourir" du côt...