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Affichage des articles associés au libellé psychopoiesis

quand on abuse de "la création"...

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 ... c'est qu'on est pressé d'en finir : que les points culminants nous droguent et qu'à force d'y revenir, plus rien n'est satisfaisant. Pressé d'en finir avec le chaos de ce qui jamais n'émerge assez, avec la vie dans ce qu'elle a de plus morne et de plus rugueux. Mais quand on abuse d'un effet de pic, de gouffre ou de vertige, souvent c'est nous-même que l'on abuse. On devient "surnaturel"... au sens où l'on se déplace hors du gîte légitime, hors de la niche structurelle. On souhaite éterniser l'instant : au plus vite le faire revenir et l'étirer jusqu'à n'en plus pouvoir. C'est la définition de l'addiction. Le versant désagréable, angoissant ou morbide bien vite se fait sentir : il est mal-être, sentiment de flottement, d'inertie, de vide ou de désagrégation. Quelque chose de trop arqué soudain se relâche jusqu'à pourrir et se décomposer. Après l'éclat, on vit "mourir" du côt

les brumes

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Les territoires sont vierges. L'aube naissante. Une promesse est annoncée qui ne se profile pas encore. Jamais elle ne viendra. Parce que trop incisive et décisive. Comme la fin. Non infinie, d'où porterait-elle et l'amour et les jours ? Les brumes sans bords, elles, permettent de ne jamais naître. Quand les reliefs sont trop risqués, on les adoucit en ne les affrontant pas. Leur négation les plonge dans l'abstraction. Les voiles sont là. Peut-être chatoyants et lumineux en soi, mais des êtres sans forme, ni mouvement, ni devenir. Je me sens en dynamique contemplative sans mordant. Mes perceptions pourtant sont précises. Volontairement, je floute pour laisser passer le karma. Pour épuiser la force, le danger... et la question. Je ne rebondis pas, mais diffuse ce qui "où donc" s'écoule... Quelque chose accroche mon attention : une rondeur, une moiteur, une candeur... sans chaleur. Un esprit "vide de lui" qui s'adonne aux immersions dans les mo

l'os, le sang, le souffle

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Travail photo. D'où vient le mouvement ? De quel équilibre ?... De quel os et de quel sang ? De quelle solidité et de quelle circulation ? De quelle structure et de quel flux ? L'un me charpente ; l'autre m'anime... Aucun des deux ne m'aura suffi. Il aura fallu que dans le souffle doré je m'élève. Cette colonne solaire me lie dans toutes mes dimensions. Toute entière, je la suis. Sans altérité ? Non, il y a toi. Une sensation médiane qui soulève en moi le sable. Je sens la pluie, mais c'est le vent. L'air est grand ! Une respiration presque chaude et grave comme ta voix. Une aspiration lumineuse comme une illumination. De celles dont je me sais capable quand, seule, j'écoute mes images intérieures. Un monde supraconscient, absolument pas humide, ni foisonnant, ni enfonçant. Une sécheresse comme un râle tiède, un nuage du désert ou une poussière d'étoile. Mes paysages ne sont pourtant pas les tiens. Ensemble, ils s'accompagnent et deviennent.