les brumes


Les territoires sont vierges. L'aube naissante. Une promesse est annoncée qui ne se profile pas encore. Jamais elle ne viendra. Parce que trop incisive et décisive. Comme la fin. Non infinie, d'où porterait-elle et l'amour et les jours ?

Les brumes sans bords, elles, permettent de ne jamais naître. Quand les reliefs sont trop risqués, on les adoucit en ne les affrontant pas. Leur négation les plonge dans l'abstraction. Les voiles sont là. Peut-être chatoyants et lumineux en soi, mais des êtres sans forme, ni mouvement, ni devenir.

Je me sens en dynamique contemplative sans mordant. Mes perceptions pourtant sont précises. Volontairement, je floute pour laisser passer le karma. Pour épuiser la force, le danger... et la question. Je ne rebondis pas, mais diffuse ce qui "où donc" s'écoule...

Quelque chose accroche mon attention : une rondeur, une moiteur, une candeur... sans chaleur. Un esprit "vide de lui" qui s'adonne aux immersions dans les mondes existants, perturbants—inachevés, et néanmoins permanents. C'est là... en retard sur moi.

Pourquoi ? parce que ma pensée file plus vite que les éléments qu'elle imagine, et qui finalement n'existent peut-être déjà plus que dans l'illusion. Tant de fois, de l'autre côté, je me suis attardée... parce que trop rapide à voir, à sentir, ou à fabriquer.

Se caler... dans le seul brouillard de la vie. Ne pas se déclencher... Pour, par la suite, surtout ne pas s'avarier. Continuer à être dans la mouvance, à écouter la musique et à bouger en rythme, sans particulièrement de mémoire, ni d'espoir.

Je réfute de "croire". L'évènement surgit, nous rapte, nous avale, nous relève et nous révèle. Nous développons le sens de nos ancres en celui de nos encres. Nous nous relions pour demeurer en nous-mêmes serrés, accrochés, en même temps que délivrés. Notre socle est flottant. En avant !

Ak Mi, 6 nov. '20 - 18h09

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