l'os, le sang, le souffle
Travail photo. |
Je tousse sans rien cracher. J'inspire profondément pour faire descendre ce qui sinon par la bouche s'expectorerait. J'assimile dans le feu. Je suis sacrée. Sorcière ou alchimiste des mille et un destins. De nos origines inconnues à celles de maintenant, une voie multiple, un tracé unique. En apparence, dans la linéarité temporelle, je ne te vois qu'aujourd'hui ; mais en fait, je te connais déjà en tant que qualité spécifique... au sein de laquelle je me rejoins.
Je te fais tuteur d'intégrité et de foi. Je t'accorde ma confiance... Quelque chose de transcendant alors sur nous se penche. On se sent soufflés et traversés par le haut, par le bas. Une lévitation sirupeuse ; celle de l'Amour qui n'est pas seulement "de nous". Bien plus grand. Un déplacement puissant. Un enveloppement pénétrant... jusqu'à l'os, jusqu'au sang, dans le souffle... Et si l'âme se laissait véritablement approcher et toucher ? Sans errance, sans labyrinthe, sans perdition, sans vertige, sans chute, ni fusion... Sans repère autre que la colonne elle-même, et son atmosphère si dense et légère à la fois. Allégresses et drames courants s'y mêlent, tournoient, s'y estompent, abandonnent, s'y dissolvent, disparaissent. C'est la fin du karma d'ici bas. L'origine revenue. Es-tu là ? Encore... ? Non... ? Moi non plus. Mais la lisière de nous, oui. Cela veut-il dire qu'on se sera aimés ? serrés ? exposés ? révélés ?... La distance nous rend proches par d'autres chemins, parfaitement mitoyens et miraculeusement éclairés.
Présence. A nous-mêmes singulière. L'habitude de la seule sonorité... de récits endiablés ! perchés ! —sans souterrains aucuns, absolument ensoleillés. Les tiens... Il faut bien un chef d'orchestre. Et, pour suivre, une bonne soliste en vis-à-vis inspirée...
Ak Mi, 5 nov. '20 - 14h21
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Merci à vous !