"avoir mal", est-ce un bien ?

Une nouvelle question—à l'origine d'un nouvel épanchement de mots. En pleine nuit. Un geste chaque fois un peu "sorcier"... en prise avec le seul réel. Dans une totale réceptivité à "ce qui est". Un texte un peu comme un terrain de jeu entre différentes instances que nous retrouvons désormais régulièrement. Celles du livre "Huma". Des notions à parcourir, tout ou partie, dans son glossaire en-ligne. 

Qu'est-ce qu'"avoir mal" ? C'est ne pas être en accord avec la Nature profonde—soit d'un point de vue endogène (on se fait mal), soit depuis un litige exogène (on nous fait mal). Le mal se traduit par un déséquilibre émotionnel qui est le meilleur de nos alliés. Cette boussole est en effet à même de nous informer et de nous alerter sur notre décentrage, notre déplacement ou déphasage... d'avec notre noyau. Le noyau, c'est le coeur du complexe matériel/immatériel que nous sommes. C'est le lieu de l'alignement parfait de nos différentes substances (des plus cellulaires aux plus subtiles)—là où l'on éprouve un sentiment délicieux d'existence et de complétude. Le mal en nous, c'est que l'on y est donc plus. Ou que l'on n'y a jamais été vraiment. Parce que c'est un travail terrestre que de s'y rendre !—qui plus est quand sa naissance se fait dans un contexte karmique déstabilisant—tyrannique, malsain ou confrontant l'enfant qu'on est à des atrocités. En deux mots : choquant ou traumatisant. Pendant longtemps alors, on ne comprend pas. On ne comprend pas pourquoi, petit, il nous est arrivé cela. Pourquoi on a eu à surmonter "cela". La résilience nécessite tout d'abord de se séparer de l'identification à ce avec quoi on a fusionné le temps de notre développement. Nos parents, on en hérite dans des contextes d'absolue justesse karmique, mais on leur pré-existe aussi... en tant qu'entité supraconsciente autonome. On plonge dans l'incarnation (lieu des résolutions karmiques) depuis notre flux connaissant... Depuis une circonstance de Conscience donc, nous "informant" (glissant en nous l'information) en amont de l'acte fécondant de nos parents. Ceci est essentiel à intégrer dans le schème de "conscience de soi". On n'en est pas réduit à notre persona d'incarnation ! Jamais. Sinon, on ne comprendrait pas, ou tout du moins, on ne trouverait pas en soi les ressources nous permettant de nous extraire des contextes marécageux de nos vies présentes, au regard de nos erreurs passées. Tout est heureusement impermanent, flexible et transformable : "retournable" comme une peau. Mais ceci depuis le centre—depuis la source ou la goutte supraconsciente, de notre existence. C'est elle qu'il nous faut détecter pour nous assécher de nos marasmes ambiants, récurrents. Elle seule peut couper dans nos labyrinthes. Créatrice, elle est yang et peut, à l'intérieur de nous, soumettre notre yin-terrain. Au sens de l'informer selon les Lois de la Création (que nos parents ne connaissent pas). Il y a comme un saut à entreprendre là : en revenir à Soi, au-delà ou en-deçà de la pression, de l'étau ou de la fatalité familiale. Ne pas en rester là ; se dilater depuis là, mais déborder de là !

"Avoir mal" à cet endroit nous permet de réaliser d'où nous venons karmiquement—et transgénérationnellement (les deux pouvant être liés). En quelque sorte, cela met "cartes sur table". On vient de "bas". Mais "on vient"—c'est ce qui est essentiel. Tout ce qui, sur terre, ne s'est pas accompli du vivant des personnes reviendra sous une autre forme. Pour poursuivre le travail et tenter une nouvelle implantation. On n'est pourtant pas lâché(s) sans "armes". Ce sont celles de la Lumière (yang) qui pénètre et de l'Amour (yin) qui adoucit. On peut donc "voir" ; on peut donc "se lier". Et ainsi, de proches en proches, cheminer. On peut partir du "mal" que l'on ressent pour conscientiser les parts de soi douloureuses ou sensibles ; pour mettre le doigt dessus, définir et nommer, rappeler et décharger. Le processus énergétique implique de repasser par le karma vécu—avec tout ce qu'il implique de relations et de conséquences co-existantes au moment où il a été vécu. Et ici, il y a ce qui accepte d'être transformé—parce que cela nous appartient et que cela le veut bien, et ce qui reste en suspend—parce que cela n'est pas de notre recours de décider pour lui. "Couper" avec ces ombres restantes peut alors simplement signifier "les laisser partir"... parce que les routes restent ouvertes à ceux qui souhaitent continuer à les emprunter. Se distancier d'elles certes... mais après avoir "pardonné" (au sens d'avoir en soi aboli toute rancoeur ou tout malaise liés au contexte initial, liant et co-responsabilisant). A l'échelle humaine, on peut "se sauver" soi... et, par notre exemple, indiquer un chemin, une procédure. A chacun de s'adapter aux différentes propositions des uns et des autres, selon son allant propre. La Rédemption est le fruit d'un menu nettoyage sur le long terme : chaque jour un peu. Sans cesse, il nous faut reprendre et reprendre ce qui toujours remonte... un peu moins "sale" chaque fois. Mais le mal constant que l'on éprouve est "un bien" s'il nous rend dynamique et agissant. La vie nous fournit un cadre pour cela. Nous disposons d'un espace-temps pour "nous réparer". Car là doit être l'une des missions de la Vie : n'avoir de cesse de remettre l'ouvrage sur le métier sans se décourager. Humblement progresser en qualité—en finesse de perception et de réalisation. Pour plus exactement atteindre sa cible de naissance (sans a priori ou préalable sur l'issue). Toucher la Vérité en soi. Sans éprouver "le mal", on ne peut pas. ...

Demeurer à l'écoute de soi, c'est s'ouvrir à la fois au Haut et au bas, pour les relier dans une danse commune faite de compréhension profonde et d'action focalisée. L'acuité vient en dansant. En se trompant et en tombant. La chute n'est qu'un prémisse à l'élévation: une problématisation, un énoncé, une donne, une mise en équation. Toute information mérite sa place dans l'agencement de la complexité divine. La Vérité se dévoile progressivement, dès lors qu'on abandonne une force de défense (agressive, violente) au profit d'une douceur de confiance (accueillante, féconde).

A chacun son itinéraire solitaire de création .)... Avec des oeuvres en vis-à-vis comme des miroirs, des balises ou des "amies".

Ak Mi, 10 nov. '20 - 4h46

Commentaires

  1. Merci pour cette production nocturne promesse de l'aube naissante.
    Il y a avoir "mal" à la Vie, qui nous entraîne vers un sursaut, nous épargne l'effondrement et puis il y a la douleur, celle qui pique, vrille, si intense et âpre qu'il devient presque impossible d'entrevoir autre chose qu'elle-même tant elle fige, pétrifie le corps puis l'esprit dans son entièreté.
    Alors, il faut de l'Autre pour y introduire l'espérance, et jalonner son chemin, être guidé pour sortir de ce qui "ressemble" à un trou noir, mais ne l'est pas. La douleur éprouvée , gifle du réel, lance l'injonction alors, de l'abandon et la confiance. Farida

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    1. Magnifique commentaire Farida !
      Ici, je me canalisai essentiellement dans l'idée de la douleur karmique : celle incompréhensible de nos conditions de naissance. Celle sur laquelle le supraconscient peut entrer en rapport de pouvoir. Je pense que le "mal à la Vie", comme tu dis, ne peut rien pour nous en lui-même. Il nous faut ouvrir plus largement le concept et le sentiment de l'existence que l'on est pour pouvoir surmonter les circonstances karmiques qui, quoi qu'on fasse, nous enferrent.
      La douleur physique est double boussole. Elle peut répercuter une détresse psychique et elle-même décupler cette dernière. Il y a alors "boule de feu" dans l'organisme tout entier. La guerre est déclarée. Là aussi, le supraconscient (qui est Ordre vibratoire descendant) peut pour nous. Dans quelle mesure ? C'est à la réceptivité de la chair de le dire. On a alors là un travail "corps-esprit" des plus intense... Il faut le tenter. Accompagné... entre autres sur un plan thérapeutique transpersonnel—qui permettra de déclencher le processus le plus en amont possible de ce qui le nourrit, et qui reste un mystère.
      Sinon, l'épreuve demeure dans la manière dont on commence par relationner avec la douleur physique (avant de "vriller"). Et là, comme tu le dis très justement, dans l'immédiateté et le coeur du réacteur, l'autre—sa disponibilité, son écoute et sa compassion—peuvent pour nous. L'autre pour chacun, c'est un espace et une fluidité en soi retrouvés. Là où le travail s'effectue, à la lisière sensible de "nous". Il peut y avoir une dilution de l'identité souffrante au profit d'une dynamique de résilience absolument incarnée. C'est le don de chaque Amour.
      ☄🙏✨

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    2. Là où il est question de l'Amour

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    3. De l'Amour... et de la transformation. Objet véritable de l'incarnation...

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    4. J'ajouterai que dans les crises existentielles, l'Autre auquel on s'abandonne peut être "Dieu"... le Divin, son principe ou la Vie elle-même.

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