l'angoisse... etc...

Certaines personnes sont plus aptes que d'autres à travailler sur elles-mêmes—en fonction de leur état du moment. Quelle capacité cela nécessite-t-il ? Une lucidité temps réel ; pour cela, une distanciation tranquille, doublée d'une implication authentique. Décrire, tenter de comprendre... comment, sur quel terrain, l'angoisse s'articule et enracine ses souches, du simple doute à la totale panique !

L'angoisse, c'est le corps qui la génère : quel est donc son langage ? que traduit-il de dysfonctionnement entre soi et soi, soi et l'environnement ? Pourquoi la confiance fondamentale s'est-elle fait la belle, au profit d'un chaos sensitif douloureux. L'angoisse, c'est physique ! c'est chronique : ça s'installe comme un arrière plan à tout—avec des fluctuations, des pics et des rémissions.

Et si l'angoisse était notre plus gros mensonge ?
La sensations de mon corps est fébrile ; l'alerte d'un danger imminent en moi se déclenche sans raison ; la présence en moi d'une bête stridente apeurée est enkystée ; "je décharge" —sans qu'aucun stimuli externe ne précède mon automatisme viscéral : je boucle désormais en interne, alimentant mon mal-être par la sensation-même qui me génère ce mal-être.

Le soin consiste à "se sortir" de la boucle, et à s'identifier à ce qui n'est pas la boucle. ... Mais pour cela, nous faut-il nous permettre l'accès au spirituel ? nous faut-il nous dégager de l'engluage dans l'incarnation de base —sensorielle ou rationnelle, pour nous envisager d'une manière potentiellement plus subtile et atemporelle ?

Notre adhésion, plus ou moins inconsciente, au matérialisme ambiant est ce qui nous enferme en premier lieu dans notre prison d'angoisse(s). Nous ne croyons que ce que "nous voyons" : et ce que "nous voyons",  en fait nous l'inventons —l'interprétons, le simulons à partir de nous-même(s) en circuit fermé.

Pour rompre ce processus, couper le circuit, le débrancher, il nous faut considérer comment réellement nous fonctionnons —comment facilement nous nous intoxiquons dans nos seules perceptions, remontées organiques et/ou psychotiques. Et, après avoir reconnu cela, simplement longtemps regarder... "ce cinéma", en le prenant pour "ce qu'il est" (relatif et transitoire).

Comment apaiser ce cinéma ?... En "n'y étant plus" peut-être ? en ne participant plus à son activation, à sa diversification, à sa prolongation. En demeurant à soi "absent"—dans les zones que l'on a décidé de ne plus alimenter et de faire mourir. Et se maintenir dans la constance et l'effort... jusqu'à usure et épuisement.

Mais le corps est rebelle : et, dans ces cas, il alarme souvent pour un rien ! Ses cartouches de régénération de l'angoisse au sein même des fruits de l'angoisse sont infinies. Alors... vivre son corps comme "un bébé". Comme un corps émotionnel, irrationnel et traumatisé, qu'il nous faut bercer, apaiser,... dont il nous faut éconduire la réactivité anxieuse, au profit d'un mieux-être en "berceau sécurisé". Nous n'avons pourtant pas tous la clé personnelle de notre "berceau sécurisé". Alors, nous tâtonnons, de mieux en pis, de recouvrement en rechute.

Et si notre "berceau sécurisé" était notre nature spirituelle fondamentale ? Si nous ne devions notre salut qu'à notre inclinaison d'âme—à être "plus" que matériels, réactionnels et somatiques ? Cette "descente" que nous appelons et espérons, est d'une nature informationnelle tournée vers le Bien, l'Harmonie, le Vivant et la Santé. Quand elle emplit notre corps, nos sensations brusquement mutent—comme si instantanément nous vivions la résilience de nos tourments, blocages ou chagrins.

Le patient dirige ses pensées et sa réceptivité vers cette phénoménalité "holistique" en lui. Holistique, dans la mesure où son corps se synchronise avec son esprit. Tous deux présents en leur Bonté primordiale, et jouissant d'un Félicité désormais pleinement incarnée.

Il y a "un point" de nous—à partir du quel repartir de zéro... toujours. Ce point est supraconscient—exigent dans sa discipline, comblant dans sa fruition. A nous, d'aller le décrocher—par delà les nuages embrumés de notre mental égaré, de notre subjectivité pervertie. Tel un soleil—ou l'un de ses rayons, à nous d'en jouir... en l'incorporant à l'idée-même que nous avons de nous.

Aucune Force ne peut venir d'ailleurs que de LÀ.

akmi, 6 déc. '18 - 14h07

Commentaires

  1. La grande question : qui est LÂ ?

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    1. Pourquoi "personnifier" ce qui appartient exclusivement au flux, à la synchronie et à l'Amour ? A notre échelle humaine, nous sommes déjà les "personnes" qui incarnons ou manifestons cela. "Cela" est en nous—de manière toute immanente. ... akmi

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