"voir" ou ne pas voir...

De l'oeil au cerveau. Ou comment visualiser sans "voir".
Mes yeux sont fermés. Qu'est-ce que "je vois" ?
—Une immensité plutôt sombre et sans limite ? ... ce que mes yeux voient sous mes paupières closes.
—Ou un défilement d'images sur un écran de cinéma ? ... ce que mon cerveau me raconte du chaos de mes états psychiques et émotionnels.

Mes pensées et mes affects peuvent-ils s'inscrire facilement dans mon déroulé mental —celui précisément que "je vois" ? Ou bien ne le peuvent-ils pas ?
Visualiser une couleur, alors que physiquement je ne la vois pas, là, devant moi, est-ce toujours possible ? Pour tout un chacun, est-ce "facile" ? Il semblerait que non.

Mais comment "rêver éveillé" si rien ne défile devant soi ? si rien ne nous touche ? si, en soi, aucun mouvement ne demande à se manifester ? ... mouvement d'appréhension, voire de peur —de rejet ; ... mouvement de quête, d'aspiration, voire de demande ou d'espoir —de désir. Et comment différencier la simple tranquillité, de l'indifférence ou de l'ignorance (l'un des 3 "poisons" —ou "kleshas" bouddhistes). Comment "rêver éveillé"... si, en soi, aucun évènement émotionnel ne vient se transformer en image(s) mentale(s) virtuelle(s) —au niveau interne du cerveau ? si rien, en soi, ne vient "simuler" de scénario fictif, projectif ou miroir, des problématiques (trans)personnelles qui nous assaillent sûrement ?

—Etre au monde est-il nécessairement être "dans le monde" ? ou bien est-il possible de s'envisager "retiré" —en oraison a-temporelle perpétuelle, sans besoin, ni attente ? comme flottant, décorporé, dans un espace indistinct, illimité, pacifié, et néanmoins habité par La seule Présence ? Est-ce cela finalement "être au monde" ? ... dans un espace de soi plus profond, où toute activité s'est éteinte, sans tristesse, ni commentaire ; où rien ne bouge, ni ne se passe, sans langueur, ni ennui.
—Ou "être au monde" consiste-t-il en cet espace intermédiaire de vie inconsciente—où, sur écran géant, tout s'exprime ! où tout nous apparaît maintenant de nos vérités recouvertes ou cachées ; où, via le langage de la symbolique psychique, tout transparaît de "nos tendances" motivationnelles —karmiques, à vouloir ceci, cela, à nous diriger vers ceci, cela, à créer ceci, cela !

Fonctionner dans "le milieu" de nous-même, en notre incarnation relative—qui produit de l'enchaînement, est-il plus vivant ? Ou, cela est-il surtout davantage samsarique ?
Alors, ne plus "vouloir". En finir avec la volition, avec l'intention, et "être" là... avec ce qui se passe, ou ne se passe pas.

Mais la Présence n'est-elle pas avant tout une présence d'Eveil ? Et l'Eveil, aussi, n'est-il pas lumineux ? 
Dès lors que La Présence se manifeste sans Lumière, est-elle un leurre ? Si je ne me visualise pas dans un espace de clarté intérieure, cette Présence que je ressens est-elle un leurre ? ou inscrit-elle "mon épreuve" ?... je pose la question.

Que faut-il penser là ?

akmi, 21 nov. '18 - 9h43

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