une psycho-art-thérapie pour rendre libre...

Travail d'art-thérapie.
Pastels secs et acrylique sur carton entoilé. (akmi, juillet 18)

Qu'est-ce que le lien à soi ? Pourquoi est-il si important, et si premier ? en amont de notre lien aux autres. La possibilité de "soi considéré par soi-même comme un autre", est-ce possible ? Cette éventualité est-elle féconde ?... comment ?
La distance avec soi-même est un préalable. Elle permet de "voir" ; et voir, c'est être ensuite capable d'apprécier et d'agir, ou de ne pas agir. "Voir", c'est exercer sa conscience au sein d'un espace—certes "mental" relatif, mais qui permet de se construire dans "la création" volontaire et lucide de soi-même.
Notre capacité de création est ce qui nous relie aux dimensions divines. Nous ne pouvons pas décider de tout dans nos vies, mais nous pouvons accompagner, ou même initier, dans un esprit de co-création immergeant.
Vivre en soi, c'est développer l'authenticité du regard et l'anticipation du geste qui nous permettra au moment juste de glisser l'action adaptée à la situation, en accord avec nos souhaits et préconisations. Exercer le "vivre en soi", c'est se donner la chance de pouvoir impacter le monde en un sens désiré, éclairé, tout à la fois élaboré et pondéré.
De soi à soi, l'histoire n'est pas toujours tranquille. On se perd souvent : on se capte mal ; on s'évalue mal ; on se projette mal. Travailler cette dimension relationnelle à notre être est une nécessité pour "(se) créer". Qu'exige-t-il notre être ?... Simplement de diffuser l'amour—dont il est. C'est pourquoi il s'environne d'une bulle de protection, aussi efficiente qu'une coquille d'oeuf, au dedans de laquelle il s'exerce préalablement à "se connaître" : à peser en lui les divers éléments de sa psyché affective passée et présente pour évacuer l'usé, le dégradé, le servile, l'embarrassant, l'obstruant... au profit du seul espace qui vaille... la réconciliation dans l'harmonisation de ce qui est encore vif, porteur, actif, bénéfique—"vivant" ! Comme l'amour : "vivant" ! Le tri est celui d'une sélection naturelle de Vie.
Pour poser cela, les exercices se chaînent sans relâche aux exercices. Il nous faut faire apparaître, tester, éprouver, renverser,... avant de rétablir, choisir et élire. Faire le tour de la question qui repose en nous... pour petit à petit se dégager de notre confusion latente et de notre avachissement postural—psychique et physique, qui fait de nous des "victimes". Reprendre le dessus, dans le rythme de notre existence ; se re-synchroniser avec nos exigences ; et passer le cap de l'impuissance... Potentiellement, nous sommes immenses dès lors que nous sommes "justes"... et donc connaissants de nous-mêmes, et de l'autre en nous-mêmes.
Les divers travaux que la créa-thérapie propose, notamment via l'art-thérapie, visent à faire éclater la bulle du dedans de soi en la pressant d'extérioriser tout ce qu'elle contient—tout ! Avec sensibilité, maladresse, sans calcul... dans le geste vrai, brut, émotionnel—appliqué, mais pas trafiqué. Le créa-thérapeute en passe déjà par là pour lui-même avant de guider ses patients dans ce périple pour eux-mêmes. Sans concession, il convie face à lui ses éléments d'identité et de survie, ses inconnus et ses défis. Douceur et fermeté, dans la pression constante... pour vider les schémas récurrents de leurs émergences chroniques et automatismes non-perceptibles (tous profondément consternants).
Devenir (hyper-)percevant, telle est la perspective de la démarche en thérapie... Entretenir et renforcer son aptitude au choix, à la décision et à la création, tel est l'autre objectif de développement de sa propre "force morale".
Pour devenir une personne clairvoyante,... adaptée, stable et décidée : s'exercer à "se rencontrer" ; et, pour cela : venir se faire accompagner... Trouver face à soi une sagesse humble, ludique et expérimentée ; un encadrement, des repères, une présence... simple, mais puissante, sur laquelle prendre appui... pour devant soi "se poser", se définir et se bâtir.

akmi, 20 juillet 18